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Parmi les nombreuses pancartes brandies pour revendiquer un capitalisme moins brutal et une meilleure répartition des richesses, cette phrase sur la pancarte d’un manifestant d’Occupons Montréal : “Starve the system to death. Do not use its services or products…” en traduction libre: Affamons le système jusqu’à ce qu’il en meure.  N’utilisons ni ses services, ni ses produits…

Occupons Montreal

Cessons la consommation

Facile à dire, mais est-ce possible à faire? L’humain peut décider de se priver de services dits de luxe, il est vrai, comme la restauration, les voyages dans le sud, des services de loisirs ou des soins esthétiques au laser fractionnel, mais l’humain ne peut survivre sans consommer.

Il faut consommer pour survivre

Au minimum doit-il consommer de la nourriture et de l’eau pour sa stricte survie. De nos jours, peu d’individus sur cette planète ont autoproduit cet été de quoi survivre un hiver entier (bétail, conserves de fruits et légumes de son potager, etc.). Peu ont construit leur maison de leurs mains, en taillant les matériaux à même leur terre. On ne peut pas prétendre ne pas consommer. Aucun humain ne peut vivre sans consommer et dans le contexte actuel, l’autosuffisance et l’entraide sont si peu pratiquées qu’elles ne permettent pas à dire non à la consommation.

La consommation au détriment des pauvres

Regardons l’aide humanitaire en Somalie. Plutôt que d’être distribuée équitablement et gratuitement aux affamés, elle est entreposée par quelques escrocs qui la revendent. Vendue! Une aide offerte gracieusement pour réduire les inégalités est vendue à ceux qui n’ont ni argent ni eau courante, ni même de quoi se mettre sous la dent. Les forts persécutent les faibles jusqu’aux extrêmes limites de la pauvreté, voire jusqu’à la mort. Le désir d’argent et de pouvoir attire même s’il faut pour cela mettre en danger de mort ses compatriotes. Et parions que même distribuée, la nourriture continue d’être disputée férocement. Les plus forts mangeront une part plus grande que les plus faibles.

occupons-montréal-événement-citoyenDes familles vivent entassées sous une bâche et peinent à trouver de l’eau potable (des cartouches filtrantes d’eau GE seraient très utiles là-bas, pourtant il n’y en a pas). Des Somaliens meurent de faim dans les camps parce qu’on leur brandit une étiquette de prix devant les yeux lorsqu’ils supplient d’avoir de quoi se nourrir. Pendant ce temps, une partie de la nourriture doit se gaspiller parce qu’elle est périmée avant d’avoir été consommée, faute d’acheteurs. Ce n’est pas un manque de nourriture qui affame le monde, c’est une trop grande avarice.

Petits consommateurs, grands faiseurs

Pour être plus réaliste, il faudrait dire: «Cessons d’engraisser le système. Diminuons notre consommation». Soyons plus équitables dans nos achats. Ainsi, au lieu d’engraisser toujours les mêmes capitalistes, nous pourrions leur serrer un peu la ceinture et améliorer la bourse de ceux qui ont la ceinture si serrée qu’ils étouffent. Une diminution ici entrainerait une augmentation là. Si on diminue nos achats de gros emballages chez Costco et qu’on augmente en contrepartie notre achat de paniers bios, de produits de saison au marché local ou de semences pour notre potager, on peut espérer ralentir l’enrichissement de ceux qui détiennent déjà une trop grande part du marché.

Petite ironie de la consommation

À Montréal, des indignés scandent qu’il faut arrêter de consommer… et le font cigarette à la main, tatouage au bras et piercing à la lèvre… des produits et services de première nécessité, quoi. On a tous nos vices, non? Oui, mais parfaitement illogique malgré tout.